Modélisation des émissions de poussières
Le modèle d’émission développé au LISA fait aujourd’hui référence au niveau international. Il décrit les principaux processus d’émission des aérosols désertiques : le seuil d’érosion, la saltation et le sandblasting [Marticorena et Bergametti, 1995 ; Marticorena et al., 1997 ; Alfaro et Gomes, 2001]. Le modèle décrit la dépendance des seuils d’érosion à la distribution en taille du sol érodé, mais également l’augmentation des seuils liée à la présence d’éléments de rugosité (cailloux ou végétation) qui absorbent une fraction de l’énergie éolienne [Alfaro et Gomes, 1995 ; Marticorena et Bergametti, 1995], et à l´humidité des sols [Fécan et al., 1999]. Le flux horizontal est calculé en fonction de la vitesse du vent et en fonction de la distribution en taille du sol, telle qu’observée in situ, pour la fraction de surface non couverte par les éléments de rugosité. Le modèle inclut aussi une modélisation physique du sandblasting, basée sur un bilan entre l’énergie cinétique apportée par les grains du sol en saltation et l’énergie de cohésion des particules fines [Alfaro et Gomes, 2001 ; Alfaro et al. 2007]. La représentation de ces processus permet de simuler la distribution en taille de l’aérosol produit et son évolution en fonction des conditions dynamiques. Ces dernières années, une attention particulière a été portée aux développements de paramétrisations adaptées aux surfaces agricoles [Kardous et al., 2005 a et b] et aux surfaces végétalisées non homogènes [Bowker et al 2007].
Schéma représentant les principaux processus de production d’aérosols désertiques